L’entreprise de solutions d’archivage électronique Labgroup vise la neutralité carbone d’ici 2022 avec une stratégie étoffée.
Le jour se lève sur la zone d’activités de Grass, à deux pas de la frontière belge, et progressivement le soleil vient rayonner sur les 1.392 panneaux photovoltaïques qui occupent la moitié du toit du siège de Labgroup , baptisé «Digital Transition Hub».
«Dans le passé, la société achetait de l’électricité verte. Aujourd’hui, nous sommes très fiers de la produire nous-mêmes», s’enthousiasme Bernard Moreau, CEO de cette entreprise spécialisée dans les solutions d’archivage de documents papier et électroniques.
Elle va emménager le 1er septembre 2020 dans des locaux flambant neufs où sont regroupées toutes ses activités. Désormais, sa stratégie RSE initiée voici 15 ans peut s’appliquer à tous les niveaux. Sur le parking tout d’abord, avec l’installation à venir d’une borne de recharge électrique pour voiture, mais aussi dans les halles de stockage, où les boîtes d’archivage en carton «kraft» 100% recyclables, renouvelables et biodégradables ont fait leur apparition. Lorsque les documents sont numérisés, authentifiés et archivés, les archives papier peuvent être détruites, mais avant de passer à la déchiqueteuse, un tri sélectif est opéré entre papier blanc, papier couleur, carton, plastique et autres déchets. Sur les bureaux des 80 collaborateurs, des gourdes écoresponsables et autres gobelets réutilisables vont reléguer aux oubliettes le plastique jetable. Idem pour les capsules de café et autres serviettes en papier jetables, qui vont disparaître. L’eau de pluie est réutilisée pour les toilettes tandis que des robinets électriques équipés de filtres «produisent une eau pure et potable», assure la direction.
Autonomie énergétique revendiquée
«Nous cherchons pour chaque projet la solution la plus écologique et la moins énergivore, des achats jusqu’à la construction du nouveau bâtiment à Grass, l’aspect environnemental fait partie de toutes les décisions», abonde le CEO.
À ses yeux, la stratégie RSE n’est pas une chose qui s’est mise en place du jour au lendemain, mais il la voit plutôt comme «une évolution et une évaluation constantes de la situation de la société». Celle-ci calcule depuis 2015 les émissions de carbone liées à ses activités. Elle ambitionne d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2022 grâce, d’une part, à un système de compensation de la production de CO2 de sa flotte de véhicules à travers les actions de l’organisation MyClimateLux. D’autre part, la production d’électricité allège l’empreinte carbone puisque l’installation photovoltaïque produit annuellement 403MWh, «ce qui représente la consommation énergétique annuelle de plus de 100 maisons unifamiliales», souligne Bernard Moreau.
Il revendique l’autonomie énergétique de son entreprise et estime le gain annuel en C02 à 180 tonnes, «ce qui représente l’équivalent de l’émission de 1,5 million de kilomètres parcourus en voiture, et ceci chaque année».
Labgroup est labellisé «SuperDrecksKëscht fir Betriber» et ISO 140001:2015 pour son système de management environnemental. Depuis juillet, l’entreprise a également rejoint IMS Luxembourg pour échanger avec d’autres entreprises sur les pratiques RSE. Et à celles qui hésiteraient à embarquer dans la démarche, Bernard Moreau répond: «Une entreprise doit assumer son rôle et sa responsabilité dans la société. Même si tu n’arrives pas à tout faire d’un seul coup, chaque geste compte.»